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Premières impressions

Typophilia présente les premières impressions d’une correctrice sur une collection de textes générés par l’IA, traduits et corrigés avec soin. Découvrez les défis et les questionnements révélés par cette expérience unique en matière de littérature augmentée par la technologie.

Difficile de ne pas être « littéraire », de ne pas mettre un peu « d’huile » sur cet engrenage mécanique de phrases qui grincent parfois à l’oreille. Corriger les productions des IA génératives a été une expérience révélatrice, riche en défis et en réflexions.

Les idées sont là, structurées et cohérentes, mais on reste souvent dans les « faits », avec peu, voire pas, d’émotions perceptibles dans le texte. Pourtant, nous évoluons dans un domaine où l’émotion joue un rôle crucial pour captiver le lecteur. Les textes de l’IA, avec leurs phrases longues et leurs enchaînements parfois maladroits, manquent de cette finesse qui caractérise l’écriture humaine. Il semble que l’IA se contente de poser un maximum d’informations, sans parvenir à les lier de manière fluide et agréable. La subtilité de la construction littéraire, si naturelle chez les écrivains organiques (IO), fait ici cruellement défaut.

Je me suis alors posé cette question : si nous choisissons de conserver cette « saveur IA », ne devons-nous pas tout de même la considérer comme un outil au service de l’auteure ? Ne serait-il pas judicieux de proposer une version retravaillée par une intelligence organique ? Pour que les lectrices et lecteurs (du moins les conscients) laissent l’IA à sa place, celle de championne du premier jet, du brouillon.

Cela nécessite une réflexion sur la perception de l’autre, celle de la locutrice. L’IA, malgré ses prouesses, écrit des idées et des phrases sans conscience d’aucun lectorat. Elle ne peut pas interagir avec lui, comprendre ses nuances et anticiper ses réactions.

En conclusion, bien que l’IA soit une aide précieuse pour produire des textes rapidement, son rôle devrait rester celui d’un outil facilitateur. La touche finale, l’émotion et la subtilité, relèvent encore de l’intelligence organique. C’est dans cette complémentarité que nous trouverons le meilleur des deux mondes, alliant la puissance de l’IA à la sensibilité humaine.